Bassem Trifi : La Tunisie en état d'ébullition
Bassem Trifi, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, était l'invité de Midi Show, ce jeudi 27 octobre 2022, pour parler du drame de Zarzis et de la situation générale au pays, notamment des manifestations organisées dans les quatre coins du pays.
Le drame de Zarzis, une vraie catastrophe humaine
Le vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme a déclaré que ce qui s'est passé à Zarzis est une vraie catastrophe humaine.
"On ne sait même pas combien de cadavres tunisiens ont été recensés...", a-t-il lancé.
"Les habitants de Zarzis n'ont pas tort de dire qu'il n'y a pas d'Etat", a-t-il martelé. Dans ce contexte, Trifi a estimé que l'Etat n'est pas en mesure de gérer ce drame.
"On a échoué dans le traitement de ce dossier et personne ne veut avouer son échec.. On traîne pour que les familles oublient. Or, personne ne peut oublier son enfant", a-t-il avancé.
Des manifestants en prison et les assassins de Omar Laabidi, toujours libres
"Auparavant, les Tunisiens revendiquaient la justice sociale. Maintenant, ils appellent uniquement à la justice", a déclaré Trifi.
"La situation actuelle est tendue.. On vit dans un pays e ébullition", a considéré Trifi.
"Il y a des protestations dans toutes les régions du pays et chaque région a ses propres revendications",a-t-il déclaré.
Dans cette optique, Trifi a estimé que face à ces protestations, l'Etat recourt toujours à la force, "soit la police et le pouvoir judiciaire",selon ses dires.
"Cette approche aggravera davantage la situation", a-t-il affirmé.
Et d'ajouter : Face à cela, la société civile continuera à jouer son rôle et à dénoncer le recours à la force.
Trifi a, par ailleurs, dénoncé le fait qu'on condamne des manifestants à des peines de prison, alors que les assassins du défunt Omar Labidi sont toujours libres.
Il a, ainsi, appelé le ministère de l'Intérieur à appliquer la loi sur tous.